Les robots-chiens, tels que le Spot de Boston Dynamics, sont déjà utilisés dans les armées pour effectuer des manœuvres d’inspection ou de reconnaissance. Afin de les intégrer plus efficacement aux unités sur le terrain, l’armée australienne mise sur leur pilotage par la pensée.
Le Bureau de développement des systèmes robotiques et autonomes de l’armée australienne a testé, lors d’une manœuvre militaire, un système de pilotage du robot-chien via une interface cerveau-machine (IMC). Ce système repose sur les recherches menées par des chercheurs de l’Université de technologie de Sydney (UTC). Ils ont réussi à développer une nouvelle technologie de biocapteurs permettant aux utilisateurs de contrôler efficacement ces robots grâce aux ondes cérébrales.
Lors des tests sur le terrain, un soldat d’une escouade a pu donner des instructions par la pensée à un robot quadrupède Vision 60 Ghost lors d’une mission d’inspection à pied. Le militaire, qui contrôle le robot, porte un casque de réalité mixte HoloLens 2 de Microsoft associé à un capteur électroencéphalogramme (EEG). Cette interface détecte les instructions du lobe occipital, responsable de la perception visuelle telle que la couleur, la forme et le mouvement.
C’est une intelligence artificielle qui se charge de traduire ces signaux cérébraux en instructions pour le robot quadrupède. Ainsi, le soldat peut rester totalement concentré sur sa mission, sans être distrait par le pilotage d’un robot.
Un capteur EEG « sec » à base de graphène
Contrairement aux capteurs traditionnels qui nécessitent un gel pour être collés sur la peau, l’innovation majeure des scientifiques de l’Université de Sydney réside dans la création de capteurs EEG composés de graphène. Ces capteurs n’ont pas besoin de liquide conducteur et sont placés directement derrière l’oreille, à la base des cheveux du porteur.
Les chercheurs ont constaté que c’est dans la chevelure que le capteur offre les meilleures performances. Bien que légèrement moins fiable qu’avec du gel et les capteurs traditionnels, cette méthode fonctionne plutôt bien. Au final, le résultat s’est avéré précis à 94%.
Lors des tests, un opérateur a pu transmettre par la pensée l’équivalent de neuf commandes au robot en seulement deux secondes. Le militaire, le sergent Damian Robinson, a qualifié l’utilisation du système de « très intuitif ». Concrètement, il lui a suffi d’imaginer la direction dans laquelle il voulait que le robot se déplace pour qu’il la suive. Cela s’avère pratique pour ne pas avoir à lâcher son arme des mains pendant une mission.