La Chine a récemment annoncé son intention de devenir un leader mondial dans le domaine du calcul en visant une puissance de 300 exaflops d’ici 2025. En parallèle, la Russie exprime également son souhait de figurer parmi les dix meilleurs pays en termes de supercalculateurs. Toutefois, en raison de la guerre en Ukraine et des nombreuses sanctions commerciales qui touchent la Chine, la Russie se voit privée des accélérateurs d’intelligence artificielle (IA) présents dans les puces américaines. Bien que la Russie dispose actuellement de sept supercalculateurs, ils sont loin de rivaliser avec les 150 supercalculateurs américains et les 134 chinois. La société Trusted Infrastructure, appartenant au gouvernement russe, prévoit néanmoins de s’équiper de supercalculateurs capables d’atteindre 500 téraflops de puissance d’ici 2030. Cette puissance est deux fois inférieure à celle des supercalculateurs les plus performants, tels que le Frontier du département américain de l’énergie. De plus, le supercalculateur russe le plus puissant, le Chervonenkis de Yandex, est limité à 23,53 pétaflops.

La Russie privée des puissants GPU Nvidia

Le Chervonenkis de Yandex atteint cette puissance grâce à 1 592 GPU Nvidia A100. Les autres supercalculateurs russes sont équipés de puces Nvidia d’ancienne génération. Pour atteindre son objectif, la Russie aurait besoin d’acquérir jusqu’à 15 000 accélérateurs d’IA de la gamme H100 de Nvidia. Cependant, cela semble peu probable en raison des sanctions économiques qui empêchent l’importation de ces puces. Il est possible que la Russie cherche à contourner ces sanctions, comme elle le fait déjà pour certains composants électroniques dans le domaine militaire. Selon des experts ayant analysé du matériel russe en Ukraine, le pays passerait par des intermédiaires tels que la Turquie et la Syrie pour se procurer ces composants essentiels. Néanmoins, il semble peu probable que la Russie puisse obtenir des dizaines de milliers de GPU Nvidia de dernière génération de cette manière, d’autant plus que le coût serait exorbitant : jusqu’à 7 milliards de dollars au prix du marché sans les sanctions. Il est donc possible que cette annonce, qui fait suite à celle de la Chine, relève davantage d’une posture géopolitique que d’un véritable projet concret.

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By Fabien

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